La lettre X peut apparaître seule, parfaitement visualisée dans un rêve, comme une équation à une inconnue à résoudre. Elle s’impose aussi dans sa redondance par l’usage itératif de mots la contenant.

X, c’est l’inconnu, l’énigme à résoudre. Ce qui est classé X, c’est ce qui est interdit, secret ou licencieux. Si c’est porno, ce n’est pas pour nous. X c’est aussi la cible à atteindre ou une de plus sur un tableau de chasse.

La lettre X symbolise ce qui est interdit, censuré ou caché. Cet usage vient de la forme en croix, la diagonale qui barre ou annule.

Censure, secret, mystère, cible.

Comme la langue étrangère, l’étranger (territoire), c’est ce que nous ne comprenons pas encore, ce qui est étranger à soi, ce qui est inconnu. Quelquefois, cela peut être l’inconscient que nous réfutons ou que nous ne percevons pas du tout.

Dans un autre sens, l’étranger (personnage), c’est ce qui se cache derrière nos projections, ce que nous ne pouvons pas voir ou ne voulons pas voir chez l’autre.

Voir langue étrangère

Le cinéma est souvent en rapport avec le travail analytique. En psychanalyse les projections représentent la vision subjective que nous avons du monde ou des autres. De façon simpliste, l’esprit tend à regrouper les choses semblables et à interpréter de la même façon les messages ayant un lien commun. C’est ce processus qui aboutit aux généralités de tous types. « Les hommes sont tous semblables, les mères aussi, les étrangers, etc. » Les projections réduisent à deux dimensions des informations beaucoup plus vastes. C’est ce phénomène qui est décrit dans le rêve où des projections se produiraient. Le rêveur devient conscient de la vision réduite qu’il a du monde, mais aussi de ce qu’il projette sur le monde.

Les projections oniriques peuvent aussi représenter les projets que nous mettons en place.

Nous sommes quelquefois témoins, dans nos rêves, du déroulement d’un film qui raconte une histoire souvent insignifiante avec des acteurs célèbres ou parfaitement inconnus. Il s’agit d’une projection que nous faisons. Celle-ci nous situe à l’extérieur des choses. Nous n’avons pas encore complètement intégré notre rôle, nous sommes un peu trop distants de la réalité ou d’une réalité que nous ne voulons pas encore nommer.

Si le film est incompréhensible dans son déroulement ou dans son contenu, c’est qu’une grande partie de la vie nous échappe encore. Être témoin d’un film, être assis dans une salle de cinéma, situe le rêveur comme en dehors du monde, sans réelle responsabilité face aux événements qui se déroulent. Si le film est merveilleux, le sens est différent. Le rêve exprime la capacité d’émerveillement du rêveur devant la vie. Même s’il a conscience de ne pas avoir de prise sur elle, il l’accepte telle quelle est, avec joie. A l’inverse, un film ennuyeux est révélateur d’une vie ennuyeuse.

Quelquefois, nous sommes à la fois, dans et en dehors du film, témoin et acteur du rêve. Nous avons aussi la capacité d’agir sur le sens de l’histoire et nous gardons pendant tout le déroulement du rêve un regard critique comme nous le faisons quand nous regardons un vrai film. C’est que nous avons maintenant suffisamment de recul par rapport à nous-mêmes, nous ne sommes plus les témoins passifs de nos rêves. Une certaine conscience objective est en train d’apparaître.