Le cannibalisme est encore pratiqué dans certains de nos rêves. Le plus souvent, il est collectif, et c’est un membre de la famille qui est mangé. Si cet acte semble normal pour ceux qui entourent le rêveur, la pensée a du mal à ne pas se révolter contre cette vision. Au moment du réveil, le soulagement est égal à l’horreur.

Même si nous l’ignorions, ce type de rêve est la trace d’une pratique primitive et paganiste qui consistait à manger ses ancêtres ou une partie seulement, de façon symbolique, pour s’approprier leur énergie vitale ou leurs connaissances. Autrefois, dans certaines cultures, on mangeait aussi ses ennemis pour s’accaparer leur force.

C’est le même sens qui est symbolisé dans ce type de rêve. Mangez sa grand-mère, c’est assimiler son autorité, son pouvoir, devenir son égale. Cependant, cet acte possède un sens négatif. Il symbolise l’obscurantisme, le poids de la tradition et du passé dont nous n’arrivons pas à nous défaire.

L’anthropophagie symbolise aussi les processus de dépersonnalisation que subit l’enfant dans un milieu aux individus eux-mêmes fortement dépersonnalisés et avide de manger l’autre. C’est l’amour dévorant qui prend au lieu de donner.

Voir Zombies, Vampires.

Il est assez rare, heureusement de rêver de vampire. Il symbolise une personne qui vit aux dépends des autres, en parasite, qui se nourrit de leur énergie, semblant absorber leur substance vitale. Il peut représenter aussi un aspect intérieur, pas le meilleur, qui a pris tellement d’importance qu’il a envahi toute la personnalité. Il exige de celle-ci toutes ses ressources, toute son attention. Il contamine chaque aspect de la personnalité.

Le vampire par sa notion de mort-vivant symbolise l’être dépersonnalisé, celui qui est mort à lui-même, qui n’a pas pu se construire selon ses propres données et qui ne sait pas qui il est. Ainsi se met en place la dynamique d’individu pervers narcissique, celui qui se nourrit de l’énergie et de l’attention des autres.

Personnalité égoïste, parasite, évolution psychique arrêtée, perversion narcissique.

Les rêves de monstres sont plus fréquents chez les enfants. Ils se manifestent dans des cauchemars qui, souvent, réveillent l’enfant. Ces rêves correspondent à des événements monstrueux que l’enfant à vécu la veille ou les jours proches précédents.

Chez les jeunes enfants, la vision du monde est souvent exacerbée. Leur capacité d’émerveillement ou de frayeur est très grande. Leur perception du monde extérieur est amplifiée. Face à une situation particulière leur esprit va être fortement marqué par celle-ci. La monstruosité d’un personnage ou d’un événement peut revenir dans leur sommeil tel qu’ils l’ont perçu. Mais ces cauchemars aident l’enfant à accepter cette réalité. Le monde n’est pas toujours souriant ; il est à l’image des hommes. Tant que l’enfant n’a pas intégré cette réalité, l’événement difficile peut se représenter dans ses rêves sous forme d’image de monstre.

Un adulte qui continue de rêver de monstre n’a pas intégré ce processus en lui. Il refuse de voir la réalité telle qu’elle est, de grandir psychiquement. Il censure encore des souvenirs pénibles de son enfance qui se rappellent à lui dans des cauchemars répétitifs.

Souvenirs pénibles, déformation de la réalité.

Les rêves de zombies sont assez rares (heureusement). La notion de mort-vivant est liée à l’absence de personnalité. En psychanalyse, cela signifie donc que nous sommes en présence d’un concept de dépersonnalisation. Les individus représentés sous formes de morts-vivants sont donc des êtres qui souffrent de dépersonnalisation. Cette méconnaissance d’eux-mêmes et de leur désir – donc absence de vie – leur confère une propension à se référer aux autres de façon parfois compulsive. Cela va de l’imitation au parasitage (individu dépendant). Cela peut aller même jusqu’au vampirisme. N’ayant plus accès à eux-mêmes, ils pompent l’énergie des autres sans conscience. C’est ce qui différencie le zombie du vampire. Ce dernier est dans la conscience de la recherche jouissive de l’absorption de l’autre. Le zombie n’a pas de volonté.

Si un rêve représente le rêveur entouré de zombies, c’est son entourage proche qui peut être symbolisé. Le rêveur est en danger. Il pourrait lui-même perdre la notion de son être et de son désir puisque le fonctionnement du mort-vivant est contagieux. La perte d’identité des parents peut les amener à suivre n’importe quelle pensée despotique qui se superposerait à la leur. Ainsi, ils peuvent entraîner leurs enfant dans le même courant morbide.