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Paranovirus

Gloire aux femmes au royaume des couards !

ou la position du démissionnaire

——2 mai 2020——

Comme chacun l’a constaté depuis quelques semaines, nous voilà victimes d’un redoutable fléau, le paranovirus ; il est extrêmement contagieux et se répand par la parole qui postillonne.

Sus à l’ennemi ! Taisons-nous.

« Nous sommes en guerres !  »

Courage ! Confinons !

Mais où sont les guerriers ? Où sont les hommes ? Où sont ceux qui n’ont pas peur, ceux qui affrontent la mort en face ? Où sont les chevaliers, les vaillants et virils combattants qui s’exposent au cri de : « que trépasse si je faiblis.»

Comme l’a bien exprimé Didier Raoult, aujourd’hui, le seuil de tolérance de la peur est presque au niveau zéro dans nos sociétés et la notion de dangerosité est absolument inconcevable pour beaucoup. Or, c’est une lapalissade : « la vie, c’est dangereux ; personne n’en réchappe. »

Ainsi, la poltronnerie s’est emparée de l’ensemble de la planète qui s’est confinée craignant de s’exposer et d’échouer au grand examen de la vie, celui que nous envoie la Terre en cette période trouble. Aujourd’hui, les seuls vrais guerriers sont ceux qui sont sur le terrain : l’ensemble du vaillant personnel soignant… composé de plus de 70% de femmes.

Gloire aux femmes ! C’est pour elles que le confinement a eu un sens, pour retarder l’engorgement des hôpitaux, pour qu’elles ne soient pas davantage débordées et exposées.

Mais où sont les hommes ? Eh bien, pour la plupart, ils ont courageusement fui les grandes cités pour se réfugier dans les jupons de maman à la campagne (n’hésitant pas à aller l’infecter s’ils n’ont pas fait la quatorzaine de confinement). En effet, à l’annonce du confinement, il s’est produit un curieux phénomène régressif ; bon nombre de jeunes hommes, plutôt des trentenaires ou des trentenaires attardés, ont soudain senti l’appel irrépressible du giron maternel, redoutant sans doute d’avoir bobo. Si certains sont partis en couple, beaucoup ont préféré délaisser leur compagne faisant le choix hallucinant de la régression plutôt que de l’évolution.

Cette réaction est dans la lignée de celle de la grande majorité des jeunes hommes depuis la fin du 20ème siècle ; nous pouvons voir (et mon expérience en cabinet est confondante devant ce phénomène) que la plupart des hommes ont peur des femmes et de l’engagement ainsi que de toutes formes de décision quant au couple. Pour beaucoup, ils préfèrent une bonne bière avec les copains ou les jeux vidéo plutôt qu’un épanouissement dans une véritable relation. Et, si pour « l’hygiène », ils peuvent se laisser séduire pour libérer leur trop plein de testostérone en charmante compagnie, aussitôt les gonades vides, ils confondent femme et covid. C’est un constat triste et fréquent : les hommes perçoivent les femmes comme un virus et redoutent une exposition prolongée.

Alors, ils retournent chez leur mère, s’exposant à un plus grave danger, celui de régresser et de voir leurs gonades s’atrophier. Oubliant que c’est aussi une femme, ils ne la voient que comme mère, quand dans sa fonction maternelle prédominante, elle a pu être dévoratrice ou surprotectrice, donc castratrice. Ce pourrait bien être celle-ci, précisément, qui leur a subtilisé leur virilité et qui, par amour inconditionnel ou toute-puissance maternelle, tendrait inconsciemment encore à les émasculer pour qu’ils restent gentils. Ainsi, à l’origine, pour beaucoup, le garçon s’est s’identifié à sa mère, faute d’avoir eu un modèle masculin, le père ayant déjà fui devant l’ennemi et ne jouant plus alors son rôle de tiers séparateur*. La colère légitime que le garçon devrait avoir contre le père démissionnaire et contre la mère dévoratrice, refoulée, se libère alors dans des schémas inconscients d’attraction-répulsion de la femme, de fusion et d’abandon. C’est une double contrainte intérieure où le fils (ou la fille) peut être dans un sentiment contradictoire d’amour/haine vis-à-vis du parent, surtout vis-à-vis de la mère, si elle a été dévouée ou sacrificielle et si l’enfant se sent redevable. Cette colère est souvent censurée, parfois inaudible, mais elle fuite de façon anarchique ou analogique, pouvant se déplacer sur d’autres objets, principalement sur celles qui éveillent leurs sentiments. Elle est là la peur de la contagion, l’épidémie qui pourrait les affecter.

Ainsi, une grande partie de la population masculine en âge de s’accoupler, ressent une méfiance de la femme avec un seuil de tolérance peu élevé, voire une forte irritation. Bien souvent, ce sont des ressentiments que leur obédience à la matriarche a générés et, s’ils sont refoulés, ils se déplacent sur des objets ou en des croyances. C’est ce qu’on appelle des projections inconscientes.

Depuis toujours, l’homme a souvent eu peur de la femme et de sa puissance, cherchant à la dominer (par la religion notamment) et créant le sexisme et la phallocratie. Il est bon de savoir que dans sa forme extrême – le machisme – derrière chaque macho, il y a un homme soumis à sa mère, un homme en colère contre la matriarche et qui n’a pas les couilles de s’y opposer (puisque qu’elle lui a subtilisées). Ainsi, il se venge par personne interposée, sur les femmes qu’il dénigre ou qu’il fait souffrir et, en amour, l’homme qui manque d’imagination et d’empathie ne pratique plus que la position du démissionnaire.

Dans les faits, surtout depuis les années 70/80, l’homme est en quête d’une nouvelle identité, devant se repositionner devant celle qu’on nommait autrefois « le sexe faible ». De plus en plus et avec succès, les femmes accèdent à une nouvelle identité, celle de la femme autonome et responsable, performante et puissante, créatrice et actrice du monde, celle qui n’est plus cantonnée seulement au rôle de mère. Elle peut faire peur aux moins hardis, ceux qui ont été formatés par la matrice et qui peinent à s’éveiller.

C’est sans doute là l’origine du paranovirus et de cette couardise qui s’empare de l’ensemble de la gente masculine. Aujourd’hui, le couple pérenne et prospère, le couple qui fait grandir l’homme et qui élève chacun, le couple est en danger. Chacun doit affronter ses démons et, pour beaucoup, ils sont les images résiduelles de la mère entropique et du père démissionnaire. Pourtant, ce n’est un secret pour personne, tant en spiritualité, philosophie ou psychologie qu’il faut tuer symboliquement ses parents, faire le deuil de chacun d’eux pour pouvoir devenir adulte et s’épanouir vraiment. C’est le sens de la vie ; l’homme doit épouser ou se retirer du monde.

Aujourd’hui, les femmes sont admirables et, plus elles grandissent, plus le fossé avec les hommes se creuse. Pour peu, le genre masculin serait en voie de disparition. Est-ce sous un masque que se cachent les émasculés ? Où sont les hommes puissants, les hommes conquérants, ceux qui n’ont pas peur de l’engagement, des blessures du corps, de l’âme et du cœur ?

Pauvre Terre ; où sont tes guerriers ?

Gloire aux femmes !

TRISTAN-FRÉDÉRIC MOIR – 2 mai 2020

* L’enfant s’identifie à la personnalité dominante à laquelle il peut rester assujetti, voire se confondre avec elle, plus elle sera prégnante. C’est le cas quand la mère est omniprésente en amour, en présence, en contrôle de l’enfant, en peur, attente, exigence, culpabilisation ou autres. Cela se produit surtout si le père n’est pas assez présent moralement ou physiquement (tiers séparateur) ; l’enfant le verra comme déficient, ne pouvant être un modèle. En effet similaire, si la forme du père est perçue comme négative, trop violente ou trop autoritaire, l’enfant peut la rejeter aussi, surtout s’il perçoit le père comme agresseur et la mère comme victime.

Gloire aux femmes au royaume des couards !

ou la position du démissionnaire

——2 mai 2020——

Comme chacun l’a constaté depuis quelques semaines, nous voilà victimes d’un redoutable fléau, le paranovirus ; il est extrêmement contagieux et se répand par la parole qui postillonne.

Sus à l’ennemi ! Taisons-nous.

« Nous sommes en guerres !  »

Courage ! Confinons !

Mais où sont les guerriers ? Où sont les hommes ? Où sont ceux qui n’ont pas peur, ceux qui affrontent la mort en face ? Où sont les chevaliers, les vaillants et virils combattants qui s’exposent au cri de : « que trépasse si je faiblis.»

Comme l’a bien exprimé Didier Raoult, aujourd’hui, le seuil de tolérance de la peur est presque au niveau zéro dans nos sociétés et la notion de dangerosité est absolument inconcevable pour beaucoup. Or, c’est une lapalissade : « la vie, c’est dangereux ; personne n’en réchappe. »

Ainsi, la poltronnerie s’est emparée de l’ensemble de la planète qui s’est confinée craignant de s’exposer et d’échouer au grand examen de la vie, celui que nous envoie la Terre en cette période trouble. Aujourd’hui, les seuls vrais guerriers sont ceux qui sont sur le terrain : l’ensemble du vaillant personnel soignant… composé de plus de 70% de femmes.

Gloire aux femmes ! C’est pour elles que le confinement a eu un sens, pour retarder l’engorgement des hôpitaux, pour qu’elles ne soient pas davantage débordées et exposées.

Mais où sont les hommes ? Eh bien, pour la plupart, ils ont courageusement fui les grandes cités pour se réfugier dans les jupons de maman à la campagne (n’hésitant pas à aller l’infecter s’ils n’ont pas fait la quatorzaine de confinement). En effet, à l’annonce du confinement, il s’est produit un curieux phénomène régressif ; bon nombre de jeunes hommes, plutôt des trentenaires ou des trentenaires attardés, ont soudain senti l’appel irrépressible du giron maternel, redoutant sans doute d’avoir bobo. Si certains sont partis en couple, beaucoup ont préféré délaisser leur compagne faisant le choix hallucinant de la régression plutôt que de l’évolution.

Cette réaction est dans la lignée de celle de la grande majorité des jeunes hommes depuis la fin du 20ème siècle ; nous pouvons voir (et mon expérience en cabinet est confondante devant ce phénomène) que la plupart des hommes ont peur des femmes et de l’engagement ainsi que de toutes formes de décision quant au couple. Pour beaucoup, ils préfèrent une bonne bière avec les copains ou les jeux vidéo plutôt qu’un épanouissement dans une véritable relation. Et, si pour « l’hygiène », ils peuvent se laisser séduire pour libérer leur trop plein de testostérone en charmante compagnie, aussitôt les gonades vides, ils confondent femme et covid. C’est un constat triste et fréquent : les hommes perçoivent les femmes comme un virus et redoutent une exposition prolongée.

Alors, ils retournent chez leur mère, s’exposant à un plus grave danger, celui de régresser et de voir leurs gonades s’atrophier. Oubliant que c’est aussi une femme, ils ne la voient que comme mère, quand dans sa fonction maternelle prédominante, elle a pu être dévoratrice ou surprotectrice, donc castratrice. Ce pourrait bien être celle-ci, précisément, qui leur a subtilisé leur virilité et qui, par amour inconditionnel ou toute-puissance maternelle, tendrait inconsciemment encore à les émasculer pour qu’ils restent gentils. Ainsi, à l’origine, pour beaucoup, le garçon s’est s’identifié à sa mère, faute d’avoir eu un modèle masculin, le père ayant déjà fui devant l’ennemi et ne jouant plus alors son rôle de tiers séparateur*. La colère légitime que le garçon devrait avoir contre le père démissionnaire et contre la mère dévoratrice, refoulée, se libère alors dans des schémas inconscients d’attraction-répulsion de la femme, de fusion et d’abandon. C’est une double contrainte intérieure où le fils (ou la fille) peut être dans un sentiment contradictoire d’amour/haine vis-à-vis du parent, surtout vis-à-vis de la mère, si elle a été dévouée ou sacrificielle et si l’enfant se sent redevable. Cette colère est souvent censurée, parfois inaudible, mais elle fuite de façon anarchique ou analogique, pouvant se déplacer sur d’autres objets, principalement sur celles qui éveillent leurs sentiments. Elle est là la peur de la contagion, l’épidémie qui pourrait les affecter.

Ainsi, une grande partie de la population masculine en âge de s’accoupler, ressent une méfiance de la femme avec un seuil de tolérance peu élevé, voire une forte irritation. Bien souvent, ce sont des ressentiments que leur obédience à la matriarche a générés et, s’ils sont refoulés, ils se déplacent sur des objets ou en des croyances. C’est ce qu’on appelle des projections inconscientes.

Depuis toujours, l’homme a souvent eu peur de la femme et de sa puissance, cherchant à la dominer (par la religion notamment) et créant le sexisme et la phallocratie. Il est bon de savoir que dans sa forme extrême – le machisme – derrière chaque macho, il y a un homme soumis à sa mère, un homme en colère contre la matriarche et qui n’a pas les couilles de s’y opposer (puisque qu’elle lui a subtilisées). Ainsi, il se venge par personne interposée, sur les femmes qu’il dénigre ou qu’il fait souffrir et, en amour, l’homme qui manque d’imagination et d’empathie ne pratique plus que la position du démissionnaire.

Dans les faits, surtout depuis les années 70/80, l’homme est en quête d’une nouvelle identité, devant se repositionner devant celle qu’on nommait autrefois « le sexe faible ». De plus en plus et avec succès, les femmes accèdent à une nouvelle identité, celle de la femme autonome et responsable, performante et puissante, créatrice et actrice du monde, celle qui n’est plus cantonnée seulement au rôle de mère. Elle peut faire peur aux moins hardis, ceux qui ont été formatés par la matrice et qui peinent à s’éveiller.

C’est sans doute là l’origine du paranovirus et de cette couardise qui s’empare de l’ensemble de la gente masculine. Aujourd’hui, le couple pérenne et prospère, le couple qui fait grandir l’homme et qui élève chacun, le couple est en danger. Chacun doit affronter ses démons et, pour beaucoup, ils sont les images résiduelles de la mère entropique et du père démissionnaire. Pourtant, ce n’est un secret pour personne, tant en spiritualité, philosophie ou psychologie qu’il faut tuer symboliquement ses parents, faire le deuil de chacun d’eux pour pouvoir devenir adulte et s’épanouir vraiment. C’est le sens de la vie ; l’homme doit épouser ou se retirer du monde.

Aujourd’hui, les femmes sont admirables et, plus elles grandissent, plus le fossé avec les hommes se creuse. Pour peu, le genre masculin serait en voie de disparition. Est-ce sous un masque que se cachent les émasculés ? Où sont les hommes puissants, les hommes conquérants, ceux qui n’ont pas peur de l’engagement, des blessures du corps, de l’âme et du cœur ?

Pauvre Terre ; où sont tes guerriers ?

Gloire aux femmes !

TRISTAN-FRÉDÉRIC MOIR – 2 mai 2020

* L’enfant s’identifie à la personnalité dominante à laquelle il peut rester assujetti, voire se confondre avec elle, plus elle sera prégnante. C’est le cas quand la mère est omniprésente en amour, en présence, en contrôle de l’enfant, en peur, attente, exigence, culpabilisation ou autres. Cela se produit surtout si le père n’est pas assez présent moralement ou physiquement (tiers séparateur) ; l’enfant le verra comme déficient, ne pouvant être un modèle. En effet similaire, si la forme du père est perçue comme négative, trop violente ou trop autoritaire, l’enfant peut la rejeter aussi, surtout s’il perçoit le père comme agresseur et la mère comme victime.

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