La grande mascarade sur la planète Maboule
Ultracrepidarianisme
ou l’observation sociologique du psy
————27 septembre 2020———–
« Nous allons tous mourir ! »
C’est le message majeur que rabâchent sourdement et lourdement tous les médias depuis le début 2020.
L’annonce de la pandémie et de notre vulnérabilité fut un scoop pour beaucoup, un traumatisme même devant cette révélation. Oui, nous allons tous mourir ; c’est une loi de la nature, à notre heure, parfois avant. La sociologie aura beau y opposer culture et civilisation, le terme et la sélection naturelle font partie des dures lois de la nature. Mais qu’en est-il vraiment de la létalité du nouveau virus ?
Tout d’abord, des faits et des chiffres :
Nombre de décès enregistrés en France, toutes causes confondues :
Entre le 1er janvier et le 30 avril 2018 : 222 828
Entre le 1er janvier et le 30 avril 2019 : 219 041
Entre le 1er janvier et le 30 avril 2020 : 238 271
Source INSEE
L’augmentation du nombre de décès en période critique (canicule, épidémie), est aussi due au vieillissement de la population actuelle, plus vulnérable dans ces périodes. Paradoxalement, les nonagénaires sont moins vulnérables. On peut penser que ce n’est pas un petit virus à la con qui va les abattre s’ils ont tenu jusque-là, ayant la vitalité nécessaire pour passer la barre des 90 ans.
Nombre de décès enregistrés en France entre le 1ᵉʳ mai et le 7 septembre 2020 : 200 594
Soit le même niveau qu’en 2019 et 1 % de plus qu’en 2018.
Source INSEE
Nombre total de décès en France :
en 2018 : 610 000
en 2019 : 612 000
en 2020 : ? suspens… (Note du 21 mars 2021 : chiffres toujours pas publiés à ce jour)
Source INSEE
Jusqu’à présent : AUCUNE HAUSSE SIGNIFICATIVE DE LA MORTALITÉ EN 2020
Satanés Chinois !
– Grippe asiatique de 1956 à 1958 :
Nombre de décès en France : de 15 000 à 50 000, selon les sources, pour 44 millions d’habitants (1 à 2 millions de morts dans le monde)
– Grippe de Hongkong en 1968/69 :
Nombre de décès en France : 31 000 à 40 000, selon les sources, pour 50 millions d’habitants (1 million de morts dans le monde)
– Covid19 en 2020 :
Nombre de décès en France au 18 septembre 2020 : 31 249 pour 66,5 millions d’habitants. Nombre de décès dans le monde : presque 1 million, pour le moment (proportionnellement beaucoup moins que ses deux grandes sœurs).
Source INSEE
Relativisation
Ces chiffres, s’ils ne gonflaient pas subitement par une énième mutation sauvage du virus, n’ont absolument rien d’alarmant (le virus aurait déjà muté plusieurs fois depuis son apparition et serait, possiblement, moins virulent). Oui, mais les cas augmentent… Ce sont les dépistages qui augmentent, ce qui ne permet pas d’établir de pourcentage éclairant. Au 24 septembre 2020, sur l’ensemble, ce sont 6,2 % environ des personnes testées qui sont positives pour le moment (fiabilité du test PCR évaluée à 70% juste, trop sensible aux faux positifs). Or, détecter des personnes a priori asymptomatiques, ne semble pas avoir de sens quand on sait que cela retarde le résultat des tests pour les personnes symptomatiques. En effet, cela mobilise les services et accroît la surcharge de travail du personnel qui n’a plus le temps de s’occuper des cas réels et des autres urgences. C’est d’autant plus aberrant que le négatif sera peut-être positif deux jours après, voire même qu’il peut se faire “contaminer” en entrant ou sortant du centre. Il faudrait donc se faire tester tous les jours ?
On parle aussi de “mortalité avec le corona” et de “mortalité due au corona”, que beaucoup de personnes très fragiles ont pu voir leur décès anticipé, mais qu’elles seraient décédées probablement dans l’année.
Les cas
L’augmentation des cas est aussi un abus de langage ; en psychiatrie ou en psychanalyse, un cas, c’est une personne qui présente des symptômes. Cette notion ne semble pas être la même en médecine et, surtout, pour les médias. Le message est donc flou et anxiogène pour beaucoup. C’est le nombre de personnes testées positives qui augmente et, pour les cas dépistés, la moitié serait asymptomatique.
La distance sanitaire
Heureusement, la distance sociale, terme que ressassent les causeurs des médias, nous protège. Il est plus juste de parler de distance sanitaire dans le contexte actuel. Puisse cette recommandation épisodique – qui fait partie des gestes barrière préconisés – réapprendre la distance de courtoisie, celle qui devrait être naturelle chez chacun, le respect de la sphère intime de l’autre ; il n’y a rien de plus désagréable qu’un malotru qui vous parle à 50 cm en vous postillonnant dessus et qui se rapproche inexorablement de vous chaque fois que vous reculez. Idem pour les personnes qui vous collent dans une queue ou viennent systématiquement s’agglutiner contre vous dans un espace public alors qu’il y a toute la place nécessaire pour s’installer confortablement ailleurs. En temps normal ou en temps d’épidémie, louée soit la distance de courtoisie !
Le masque
Donc, face à cette menace « épouvantable » du postillon, le port du masque en extérieur est maintenant obligatoire presque partout, ce qui n’a pas grand sens ; les risques de contamination par voie aérienne sont minimes en extérieur alors qu’ils le sont un peu plus en intérieur, et beaucoup plus dans la sphère privée. Outre la distance sanitaire, la précaution reconnue de façon vraiment efficace est surtout le lavage des mains, avant tout contact sur soi ou sur les autres, mais on a le droit de se curer le nez ou de se lécher les doigts après avoir manié une poignée de porte d’un lieu public, si le cœur nous en dit.
Schizophrénie
Le port du masque obligatoire engendre une schizophrénie assez remarquable chez nos contemporains. Bon nombre – notamment les 25/40 ans – sont très psychorigides sur le sujet et peuvent même s’instituer donneurs de leçons avec les réfractaires ou les négligents (étonnamment, les quinquas et au-dessus sont beaucoup moins disciplinés sur le port du masque). Ainsi, si la population se soumet à l’ordonnance de la mascarade, le soir venu, entre amis, voici les zombies démasqués, le visage à nu, et, le premier verre à peine bu, leur double maléfique prend le dessus. Ils oublient alors toute forme de prudence pour postillonner allègrement, voire se lécher la pomme joyeusement et se toucher de leurs mains qui ont pu explorer quelques orifices faciaux juste avant. Oubliés la distance sanitaire et les gestes barrières, mais quoi, on est entre nous, on se connaît bien, on ne risque rien… Schizophrénie…
Frontières & aliens
Tout le monde a pu noter ainsi l’existence d’une frontière magique : dehors et encore plus au travail, chacun est potentiellement un pestiféré quand, dans la sphère intime, les rigueurs des gestes barrières n’ont plus cours ; nous sommes protégés des infectés.
Insidieusement, la menace de la contagion répand l’idée d’une frontière et de l’étranger, l’autre, l’alien, celui qu’on ne connaît pas et qui serait potentiellement dangereux, contaminant. On se toise et rejette ; on préfère s’infecter entre soi. « J’aime pas les étrangers… »
Peurs, angoisses et reviviscences
Le climat est à la peur de l’invisible et de l’autre. La peur est mauvaise conseillère, comme chacun le sait ; elle altère le jugement et engendre de mauvais comportements, subjectifs et irrationnels. Plus un climat d’angoisse est fort, plus il va réveiller des angoisses anciennes et sourdes, inconscientes, et les réactiver. Le climat d’inquiétudes actuel agi comme un stimuli qui provoque des reviviscences faisant confondre les angoisses anciennes qu’il amplifie avec une menace extérieure présente. Plus ces angoisses seront inconscientes – relatives à un traumatisme ancien oublié ou banalisé – plus elles seront exacerbées et vont participer à la peur actuelle, des réactions disproportionnées et donc inadaptées.
Charge virale
D’après plusieurs études, il semblerait que la sévérité de la maladie soit proportionnelle à la dose infectieuse reçue ; une forte charge pourrait provoquer une sorte de choc septique dû à un temps de latence défavorable à notre organisme ; notre système immunitaire ne saurait pas comment bien réagir face à une charge virale forte dans les premières 24 heures, laissant le virus proliférer. Il peut se produire aussi une tempête de cytokines, une réponse immunitaire inadaptée et souvent mortelle.
Les personnes les plus exposées sont donc les dentistes et les prostituées, en premières lignes, puis les médecins et tout le personnel soignant.
La queue de la comète
Nous pourrions penser que le nombre de nouveaux cas, en France notamment, est la queue de la comète ; les personnes n’ayant pas été touchées au début de l’épidémie le sont aujourd’hui jusqu’à ce que tout le monde le soit et que le virus fasse son boulot de virus : se propager et copuler avec les derniers réfractaires. Il n’y aurait pas de seconde vague, mais bien une queue de la comète. Naturellement, la Terre produit des agents régulateurs démographiques qui touchent les organismes affaiblis, ce qui s’appelle la sélection naturelle, ce qui est politiquement incorrect à dire aujourd’hui.
Scoop du 30 septembre 2020 : des chercheurs fabuleux ont découvert que l’incidence différente du corona sur les personnes serait sans doute d’origine génétique ; nous n’avons pas tous la même hérédité. C’est dingue, quels cerveaux, de vraies lumières ! Des années d’études pour trouver cette lapalissade. Ça ne rassure pas sur l’efficacité du vaccin à venir.
Le confinement
Tout d’abord, si le confinement a du sens, il est quand même un peu arrivé à la bourre, sachant que le virus s’en donnait à cœur joie depuis janvier en France. Si nous prenons l’exemple de Paris, il semble évident que le virus a dû beaucoup y circuler en début d’année de par la profusion des lieux de brassage et de proximité : tourisme (chinois), métro, bus, musées, cinémas, théâtres, concerts, expositions, places publiques, cafés, etc. Il est probable qu’une bonne partie de la population parisienne ait déjà été bien exposée au virus, donc déjà bien contaminée et, curieusement, 99% de cette population va très bien.
Et si nous suivons la logique de la contamination collective nécessaire, le confinement apparaît donc contre-nature même si, à l’origine, il a pu ralentir l’engorgement des hôpitaux ; c’était le but. C’est pourtant un protocole qui a coûté très cher, à tous et à l’état. Il a produit aussi une monstrueuse fracture sociale où les privilégiés ont assez bien vécu cette période, voire même en ont joui, tandis que l’autre moitié s’est trouvée dans une situation extrêmement précaire et prise en otage : perte de moyens, de liberté, promiscuité intenable pour les plus indigents, claustrophobie, violence familiale et conjugale, angoisse, stress, dépression. Il y a eu une augmentation importante des suicides pendant et consécutivement au confinement.
Immunité collective
Si nous prenons l’exemple de la Suède qui s’est démarquée de l’ensemble de la planète Maboule en ne confinant pas, après un pourcentage de mortalité important – 573 décès pour 1 million d’habitants contre 457 pour la France – l’immunité collective visée semble avoir fonctionné puisqu’aujourd’hui, c’est le pays qui compte le moins de nouvelles infections. Naturellement, c’est un pays où ses habitants ont une proxémie différente, plus grande que les pays méditerranéens. Cette distance sociale naturelle a donc certainement aussi évité des doses infectieuses fortes et favorisé l’immunité collective qui semble avoir été presqu’atteinte.
Conséquences
Les conséquences du confinement sont aussi catastrophiques socialement : précarité de l’emploi, licenciements, chômage, faillite pour beaucoup et suicide. Nous pouvons ajouter les divorces… et l’accroissement des grossesses, ce qui serait plutôt heureux et utile après la prétendue hécatombe. Les contrecoups sont donc très importants. L’« ensauvagement » actuel en France est aussi un effet du confinement, ce qui est reconnu publiquement. La tension engendrée par le confinement se libère massivement, mais aussi après avoir été contenue artificiellement.
À qui profite le crime ?
Loin de tout esprit complotiste, de façon très claire, nous voyons que tout a été mis en œuvre pour protéger les séniors au grand détriment des jeunes et de la population active. Sommes-nous dans une gérontocratie ? Comment est-il possible de geler ainsi une économie avec tous les aspects ravageurs qui s’ensuivent pour protéger, prétendument, le peuple, mais surtout, une poignée de séniors ? Quel moteur est à l’œuvre et pourquoi sacrifier les jeunes ?
Bal masqué ou bas les masques
Corollairement à ce qui a déjà été dit, moins nous recevrions de dose infectieuse, plus l’organisme pourrait réagir efficacement face à l’infection. Il serait donc plus judicieux de laisser faire le virus en ne portant pas de masque à l’extérieur, mais en respectant bien une distance sanitaire. Ainsi, s’il y avait quand même transmission, de recevoir ou de transmettre des doses minima de virus, ce qui permettrait de développer une immunité efficace pour le plus grand nombre avec le moins de symptômes. Cela ne veut pas dire de ne pas maintenir fortement les gestes barrières avec les personnes fragiles.
Surprotection
La surprotection, c’est bien connu en médecine ainsi qu’en psychanalyse, rend plus vulnérable. Si nous prenons l’exemple d’enfants élevés dans un milieu totalement aseptisé ou surprotégé, leur résistance à l’imprévu ou à la maladie va être fortement diminuée dès qu’ils rencontreront une contrariété ou un microbe un peu virulent.
Naturellement, l’enfant porte à sa bouche tout ce qu’il découvre, pour appréhender l’objet ou la matière, mais aussi pour développer son système immunitaire. Ainsi, le port du masque prolongé risque d’affaiblir nos défenses immunitaires et, quand l’ordonnance royale de ne plus le porter va advenir, bon nombre de personnes risquent alors de voir leur système immunitaire affaibli et de choper le premier virus en goguette. Paradoxalement, ceci pourrait renforcer la thèse des porteurs de masques qui péroreront alors en accablant les anti-masques puisque, dès qu’on le retire, on est aussitôt infecté.
Les fonctions du virus
Or, il semblerait que la fonction des virus ne soit pas uniquement létale. Le génome humain contient de nombreuses traces de virus très anciens, des fragments d’ADN étrangers qui sont appelés “rétrovirus endogènes humains”. Outre ces traces qui sont des marqueurs d’immunité, les virus auraient pu avoir des fonctions d’évolution. Ainsi, la séquence d’un virus spécifique inscrit dans notre génome serait responsable de la gestation longue chez les humains, temps de gestation nécessaire au développement du néocortex.
Science-fiction
Si nous extrapolons, nous pourrions imaginer alors que les virus symbiotiques participent à l’évolution de notre espèce, qu’ils seraient une sorte de programme qui vient nous faire évoluer, des mises à jour nécessaires pour faire progresser la machine humaine. Il est possible aussi que certaines machines soient obsolètes et que l’installation d’un nouveau programme vienne planter les vieux systèmes d’exploitation. D’autres pourraient être déstabilisées, ralenties ou affaiblies par les données récentes C’est la raison pour laquelle certains modèles rament, buguent ou laguent, ayant besoin de temps pour installer ces fonctions nouvelles. Nous pouvons noter que c’est le cas pour de nombreux cerveaux actuellement ; le virus serait aussi psycho-infectieux.
Phénomène
Si nous revenons à la notion de surprotection, nous nous trouvons dans une configuration précise : celle de la surprotection castratrice. Nous pouvons faire le parallèle avec la surprotection maternelle. Naturellement et instinctivement, la mère tend à protéger sa progéniture et serait encline à la garder à la maison si elle avait à s’inquiéter de la santé de son enfant. La moindre menace pour celui-ci peut être anxiogène et peut rendre la maman surprotectrice ; de peur qu’il ne s’enrhume, certaines mères couvent et couvrent trop leur enfant, ce qui ne sera pas bon dès qu’il va devoir se découvrir. Aussi, si la nouvelle d’une épidémie colportée abondamment venait aux oreilles d’une mère un tant soit peu angoissée, il y aurait un accroissement de son angoisse et elle voudrait alors le confiner.
Est-ce ce phénomène qui est à l’œuvre ? Sommes-nous victimes de la mère république, parangon de Clémentine*, trop empathique, qui s’inquiète pour ses enfants et qui tend à les étouffer, les castrant par épiphénomène à son insu ?
Et le père dans tout ça, le tiers séparateur, celui qui met l’enfant en contact avec le monde extérieur, que fait-il ? Une nouvelle fois, je pose la question : où sont les hommes ?
* Clémentine : personnage du roman de Boris Vian, L’arrache-cœur. Clémentine est mère de triplés. Livrée à elle-même, elle sombre dans l’angoisse de son rôle de mère et devient tellement surprotectrice qu’elle enferme ses enfants dans une cage de peur qu’il puisse leur arriver quelque chose. Elle les nettoie même avec sa langue, redoutant le moindre objet extérieur. Son imagination anxiogène exponentielle est parfaitement décrite dans une illustration de l’effet papillon, un long passage qui est un monument de la littérature. Le roman est aussi une critique de la psychanalyse, mais aussi une interrogation sur l’Inconscient et l’individu.
Les ultracrepidarianistes et les Philipullus
Les hommes, nous les avons beaucoup entendus sur les médias dans le « spécial paranovirus » et on les entend encore, dont beaucoup d’hommes de science. Nous avons entendu ainsi tout et son contraire : des conflits d’intérêts, de pouvoir et d’ego. Beaucoup se sont transformés en prédicateurs et prophètes de malheur, donneurs de leçons, plus alarmistes les uns que les autres, comme si le discours lancinant et catastrophiste des présentateurs n’était pas suffisant. Beaucoup n’ont pas hésité à discréditer les plus modérés ou les plus sensés et le plus reconnu !!! La crédibilité de nos savants en a pris un sacré coup dans l’aile et on ne sait plus à quel saint se vouer, surtout quand ils se présentent auréolés de la gloire de Philipullus*. L’image des spécialistes en médecine est devenue moliéresque au travers de cette discordance.
Philipullus : prophète exalté et apocalyptique dans L’étoile mystérieuse, d’Hergé dans Tintin.
« Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore. »*
Pourquoi cette propension à crier au feu ? En créant la peur par l’annonce d’un danger collectif, on capte l’attention de l’autre qui va être alors en position d’attente vis-à-vis de l’alarmiste perçu confusément comme l’éventuel sauveur ou l’intercesseur d’une instance supérieure salvatrice. Ainsi, pour certains, c’est une façon de sortir de l’ombre et de leur médiocrité, tentés par la toute-puissance.
La peur et la culpabilité sont les deux zones majeures par lesquelles on peut manipuler les gens. Toute forme d’alarmisme est donc une tentative de manipulation, soit pour se donner de l’importance, soit pour prendre un ascendant sur l’autre. Ainsi, nous avons vu apparaître bon nombre de docteurs Knock* qui ont réveillé le malade qui s’ignore.
Le climat de pandémie et l’imposition de confinement, exigeant des comportements surveillés, vont accroitre la peur de l’innommable et la culpabilité de ceux qui pourraient ne pas respecter les rigueurs en cours, même en pensée ou les « honteux » qui seraient positifs, les pestiférés. Peur et culpabilité, les deux ingrédients sont là.
* Docteur Knock, pièce de Jules Romain qui met en scène un escroc qui s’improvise médecin et fait fortune en jouant sur les peurs hypocondriaques de chacun, celles qu’il crée.
Foules sentimentales
L’information massive et univoque diffusée par les grands médias touche de plein fouet les foules sentimentales et manipulables. Difficile d’avoir du recul dans un tel climat, d’autant plus que, pour beaucoup, c’est la première fois qu’il se passe quelque chose dans leur vie… La première fois qu’il se passe quelque chose dans leur vie… Quel rôle tenir dans la grande tragédie qui se joue actuellement sur Terre ; survivant, sauveur, victime, prophète, lanceur d’alerte, complotiste, gendarme, justicier, tanceur, collabo, mouton, simple citoyen ou humain ?
La peur de mourir donne tout à coup un prix inestimable à la vie et un sens. Tous solidaires ? Ce serait trop beau. Le climat de crise agit comme un puissant révélateur du sombre et du clair en chacun, de nos failles de construction, nos clivages, nos limites, nos intolérances et il laisse entrevoir l’ombre d’un conflit intergénérationnel. Si les donneurs de leçons et les alarmistes font florès auprès des disciplinés ainsi qu’auprès des suiveurs et des égarés, les révoltés, les paranos, les râleurs, les insouciants aussi sont toujours là. Pourtant, comment se fait-il que ce peuple de râleurs indisciplinés que sont les Français ne s’oppose pas à cette prise en otage et se laisse masquer ? « Les Français sont des veaux », disait de Gaulle, devant leur manque de combattivité. Ce sont aussi des moutons. Comment ne pas être stupéfait devant tant de poltrons émasculés qui se réfugient derrière leur masque, parfaitement inutile dehors ? Où sont les hommes ? Et comment se fait-il que nos dirigeants se laissent dicter leur conduite par l’OMS ou ses pseudos représentants ?
Primum non nocere
« Avant tout, ne pas nuire ». C’est le premier principe de prudence qu’on enseigne en médecine. Nous trouvons son équivalent dans le traité des Épidémies d’Hippocrate : « Face aux maladies, avoir deux choses à l’esprit : faire du bien ou, du moins, ne pas faire de mal. » Si ce sont les instances médicales qui président aux décisions actuelles, celles-ci ne sont pas sans nuire. Un mal pour un bien ; la peste ou le choléra ; le covid ou la covid ? Il est vrai qu’il est difficile de trancher et qu’il est très inconfortable d’être politique décisionnaire aujourd’hui. La question que l’on pourrait vraiment se poser serait : qu’est-ce qui fera le moins de mal ?
Another brick in the wall
La paranoïa collective est à l’œuvre et le masque s’impose sur tous les visages : obligatoire ! L’uniformisation des masses nous menace, celle qui mène à la dépersonnalisation, la perte d’identité et de désir. La moulinette de Jean-Christophe Averty ou d’Alan Parker in « Pink Floyd, The Wall » n’est pas loin : perte du libre arbitre et du sens critique. Big Brother pense à notre place et le lavage de cerveaux opère.
Curieusement, dans l’ensemble, ma patientèle semble peu concernée par le fléau qui sévit et le climat de peur. Pour la plupart, c’est assez loin d’eux. Quand une personne vient consulter, c’est qu’elle est confrontée à un réel malaise, donc, le bruit de fond paranoïde ambiant la concerne peu. Ainsi, on peut souffrir d’une angoisse existentielle et ne pas être influencé par les angoisses artificielles qu’on nous distille si on se connaît soi-même un tant soit peu.
Il semblerait aussi que les personnes qui sont dans le développement personnel et dans la prise de conscience d’elles-mêmes soient moins influençables ; plus on sait qui nous sommes et moins nous avons peur de la mort. L’élargissement du champ de conscience donne du recul et autorise le doute sceptique nécessaire à l’analyse de chaque chose.
Rêves de mort
Au niveau de l’Inconscient, l’angoisse de la pandémie est très relative ; on me soumet très peu de rêves qui soient anxiogènes et très peu reflètent le contexte du climat actuel de peur et de restrictions. Pour ceux qui travaillent sur leur psychisme, ce ne sont que des éléments de décor qui évoquent une problématique plus importante et personnelle. Le processus onirique semble ne pas intégrer la notion de terme ni d’hystérie collective. L’angoisse de la mort est endogène et préexistante ; le climat actuel peut seulement la rendre plus oppressante si elle est pernicieusement stimulée. Traditionnellement, la mort symbolise une transformation intérieure pour aller vers une renaissance.
Voir article : « Les rêves en temps de confinement » sur ma page Facebook :
Les cycles
En Inde, Shiva, le dieu de la destruction, est appelé le bienfaisant. Il vient détruire les formes anciennes pour que de nouvelles formes puissent naître. Plus qu’une croyance, c’est un concept philosophique, une observation du principe de vie, l’acceptation de la disparition, des transformations et du changement pour le renouveau.
La mort est un processus intrinsèque à la vie, une vie qui est faite de cycles et de transformations. Refuser l’idée de la mort, c’est refuser le changement et l’évolution. Or, la véritable mort, symboliquement, c’est l’inertie, la sclérose, tout ce qui se fige.
C’est ce qui semble se produire aujourd’hui sur la planète Maboule où une volonté nébuleuse voudrait tout figer. Ce serait comme un dernier bastion de résistance face à l’idée d’un grand changement, planétaire semble-t-il puisque l’inertie hystérique est collective.
La vie est trop courte pour avoir peur de mourir.
TRISTAN-FRÉDÉRIC MOIR – 27 septembre 2020