——- 13 octobre 2020 ——
Face au couvre-feu et à la menace d’un nouveau confinement, chacun est amené à réfléchir sur les motivations des décisionnaires dans la gérance de la pandémie (ou ce qui est défini comme tel). Actuellement, ce qui est affiché et énoncé clairement, c’est une volonté de contrôle pour ne pas que ladite pandémie s’affole, la si do : contrôle des populations, de leur oxygène, de leurs déplacements, de leurs sorties et loisirs. Nous n’avons plus le droit de mourir, mais tous les artistes et restaurateurs sont en train de crever.
Il n’y a pas besoin de sortir de l’ENA, d’HEC ou même d’une ZEP pour voir que toutes ces restrictions sont parfaitement inutiles à moins d’imposer le port rigoureux du masque et des gestes barrières stricts dans la sphère privée, jour et nuit. Il faudrait d’ailleurs interdire aussi toute tendresse et proximité, surtout sexuelle, berk ! Le mieux serait d’hiberner la planète entière en attendant que quelques savants volontaires se sacrifient pour nous concocter un vaccin pas piqué des hannetons avant de nous réveiller, mais pas avant 2043. Et encore… nous pouvons douter de l’efficacité d’un vaccin qui demande 3 ans de validation contre un virus qui évolue de façon éhontée – à l’instar de nos têtes pensantes – et qui nous aura tous refroidis avant ce terme… ou pas. Quand on voit nos savants, on crie au génie, comme le chante Bashung.
Mourir est un manque de savoir-vivre
Après le pic de mortalité d’avril 2020, le nombre de décès quotidiens en France est revenu à la norme de 2018 et 2019. Mais comment se fait-il que, malgré toutes les restrictions et interdictions, les gens continuent de mourir ce qui, comme le disait Pierre Dac, est un manque de savoir-vivre ? C’est scandaleux ! Et pour nous rappeler cette indécence, la valse des chiffres anxiogènes s’affiche sur tous les écrans, des chiffres arbitraires et totalement illisibles. Comme l’énoncent de nombreux et pertinents sceptiques populistes : « Les chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut. » Voici une autre variante de Jean Dion (journaliste québécois) : « Les chiffres sont aux analystes ce que les lampadaires sont aux ivrognes ; ils fournissent bien plus un appui qu’un éclairage. »
Les informations actuelles sont donc obscures et toujours alarmistes, venant appuyer la menace d’un nouveau confinement qui plane sur nos têtes tourmentées et nos frêles épaules ; c’est pour contrecarrer la soi-disant seconde vague. Sachant que le vase clos et la promiscuité sont les facteurs d’infections les plus virulents, nous voici dans de beaux draps (mortuaires) !
Soyons francs et réalistes : malgré toutes les restrictions et les protocoles de rigueurs, les gens continuent de mourir comme auparavant, ce qui est parfaitement indécent.
Corona, le gros sujet
Voilà où nous en sommes et, comme la plupart de nos congénères aujourd’hui, nous devisions entre amis ce week-end sur ce sujet brûlant et obsédant lors d’un souper, sans aucune restriction de pensées ni prophylaxie, à grands coups de postillons. Réfléchissant sur la gestion ubuesque de la « crise » et de ses raisons, une amie à l’analyse pertinente émit cette pensée claire et concise : sans être de gauche, son postulat de départ est que nous sommes dans une ploutocratie, une société où la richesse est la base du pouvoir politique, donc détenu par ceux qui possèdent. Il apparaît que le profil psychologique des personnalités qui accumulent des richesses est plutôt celui de personnes extrêmement contrôlantes, conditions sine qua non à leur profit. Or, une épidémie, ça ne se contrôle pas et encore moins ne s’achète. Les voilà bien dans la merde si un petit et méchant virus qu’on ne peut soudoyer venait à vouloir flirter avec nos nantis. Ayant donc très peur d’être refroidis, ils pourraient alors vouloir geler tous déplacements insanes, c’est-à-dire empêcher la libre circulation des personnes, tous les infects Jacquouille incultes et Godefroy de Bouillon de culture. C’est l’idée merveilleuse qui nous aurait sans doute valu ce confinement planétaire du printemps et celui qui nous pend au nez si nos dirigeants ont le fantasme de vouloir endiguer le reliquat actuel de pandémie.
Control Freaks
Donc, quant aux décisionnaires maboules qui seraient derrière tout ça, d’un point de vue psychologique, nous pourrions être en présence de ce qu’on appelle en anglais, un profil de control freak (monstre de contrôle) ou « maniaque du contrôle » en français. C’est un trouble de la personnalité qui se caractérise par une volonté de tout contrôler, une surestimation de soi ou une peur d’être dépassé, un énergumène qui met la pression sur ses collaborateurs, qui ne sait pas déléguer, surveille tout le temps, harcèle, s’emballe parfois, manque totalement d’empathie et n’éprouve pas de remords ni de scrupules. Le control freak est souvent hyperactif et besogneux ; le travail agit comme anti-dépresseur et un cache-misère. Le stakhanoviste surmonte son fond d’angoisse dépressif par le refuge dans le travail ou la planification. Le moindre aléa sera vécu alors comme un bouleversement de vie même, générateur d’angoisse, celle qui préexistait. Beaucoup de lectrices se disent déjà qu’elles vivent avec, mais oublions les querelles de couple et voyons du côté féminin.
Angoissées contrôlantes et reine rouge
Si nous pouvons trouver ce type plus fréquemment chez les hommes, les femmes, et surtout les mères, peuvent aussi souffrir de ce syndrome et faire souffrir leurs proches, notamment leurs enfants qu’elles considèrent comme un prolongement d’elles-mêmes. Je les appelle des « angoissées contrôlantes », des mères qui tentent de masquer leur complexe, dû à un doute de construction, par la toute-puissance maternelle. Ce complexe vient souvent d’une carence d’amour de l’enfance, une non reconnaissance qui a généré un sentiment de jalousie diffus et une personnalité narcissique. Elles se rassurent en voulant tout contrôler, comme un véritable poteau-mitan, ce qui ne fonctionne que très rarement ou alors, au prix de l’écrasement de la personnalité de leur progéniture. Leur psychorigidité est très forte et elles ne supportent pas la moindre remise en cause, anxieuses dès que rien ne se passe comme elles le souhaitent, déboussolées par le moindre imprévu. Elles sont aussi très susceptibles et peuvent faire subir leurs changements d’humeur à la moindre critique, celle-ci leur étant absolument insupportable. La réponse est souvent violente et hystérique, à l’instar d’une petite fille contrariée dans son hubris de princesse. Ces mères sont les reines des ordres arbitraires et des contrordres ; la décision de la veille peut être totalement remise en cause le lendemain, ce qu’il ne faut en aucun faire remarquer à la reine rouge sous peine de subir son courroux histrionique devant pareil crime de lèse-majesté. La corona est là !
Nitroglycérine
Ce profil n’est pas l’apanage des femmes ; certains hommes sont construits de la même manière, identifiés à leur matriarche castratrice instable. Ce sont ceux qu’il faut prendre constamment avec des pincettes, sous peine d’explosion. Cette instabilité psychique émotionnelle vient principalement d’un doute de construction dans leur identité masculine. Ils sont souvent dans une colère refoulée contre leur mère à laquelle ils sont subordonnés. Ce peut être aussi en raison d’un père tyrannique, lui-même dans un doute de sa masculinité. Ce profil d’homme peut être soupe au lait, caractériel, souvent dans la violence, celle qu’on redoute, verbale et même physique, l’antithèse de la figure du père. Ces maniaques du contrôle confondent autorité naturelle et autoritarisme, de la graine de dictateur. Le corona est là !
A l’inverse, certains peuvent être totalement froids et désaffectés, illisibles dans leurs émotions qu’ils refoulent totalement. Ce sont parfois ceux que l’on craint le plus et avec raison ; leurs décisions peuvent être assez inhumaines.
Contrôle fric
Voilà le tableau de ce type de personnalité, avec des nuances entre l’anxieux qui doute tout le temps et celui qui peut écraser les autres pour réussir. Dans tous les cas, une angoisse habite le maniaque du contrôle ainsi qu’un narcissisme très fort. Chez l’angoissé contrôlant, l’accumulation de richesses peut lui donner un sentiment de sécurité et de pouvoir, mais toute perte de contrôle peut le faire réagir avec panique, donc de manière inadaptée, capable d’entraîner tous ceux qui dépendrait de lui dans sa panique. L’idée même qu’un petit virus ignoble puisse le contrôler est totalement insupportable et terriblement anxiogène. Les réponses du “contrôle fric” vont alors être anarchiques sous des semblants d’ordre : blocage général, immobilisme, restrictions, se tapir comme des couards dans un reflexe animal. Ces réactions ne seront que le reflet de son bug mental et de son confinement intérieur, malheureusement projectif. Est-ce le cas chez tous nos dirigeants ?
All you need is love
Pour revenir à notre postulat de départ, chez les personnes qui chérissent l’argent, nous pouvons retrouver bon nombre de ces traits, surtout quand elles sont réellement fortunées. Symboliquement, l’argent est un substitut de l’amour. Ceux qui veulent en posséder outre mesure seraient donc des personnes qui ont dû manquer cruellement d’amour dans leur enfance. L’argent et le pouvoir sont censés les rassurer dans un réflexe infantile, ce qui ne fonctionne pas et produit l’effet inverse, exponentiel. Plus on accumule, plus on est angoissé à l’idée de perdre. L’argent n’empêche pas de perdre la vie et, riche ou pauvre, nous sommes tous logés à la même enseigne.
La première chose dont un enfant a besoin, le bien le plus précieux et le plus facile à donner, c’est l’amour. L’enfant aimé a confiance en lui, n’a pas de complexe ni d’angoisse ; il est empathique et ouvert à toute forme d’évolution.
Garçon, l’addiction !
Celui qui a manqué d’amour va chercher refuge dans toutes formes d’addiction et l’argent est une très grosse addiction pour certains. Comme il s’agit d’un déplacement de besoin – le manque d’amour ayant été occulté – la personne restera insatisfaite et va chercher à posséder encore plus sans arriver à satiété, au détriment des autres souvent. Or, l’argent, c’est le pouvoir et, malheureusement, si ce sont les nantis qui sont les décideurs actuels, ils décident en voulant tout contrôler, c’est leur habitude : maniaques du contrôle. Soudain aussi vulnérables que le bas de l’échelle et plus encore s’il sont âgés, ils pourraient vouloir enfermer les manants afin qu’ils ne propagent pas leur vermine. Or, plus on veut contrôler, plus la situation échappe. L’angoisse du contrôlant, si elle atteint son paroxysme, lui fait prendre les pires décisions. Chez celui qui manque de conscience, uniquement préoccupé de son profit, le cerveau reptilien qui gère nos fonctions de survie, n’est pas du tout apte à gérer une épidémie qu’il ne peut voir ni concevoir. C’est le mode panique qui va l’emporter alors face à un virus qui est totalement incontrôlable. Ce trublion létal, quant à lui, va vivre sa petite vie de virus, tranquillement, jusqu’à l’immunité collective, ce qui devrait se produire à plus ou moins long terme, probablement avant qu’un vaccin efficace soit accessible. En attendant, ce sont les populations normales qui payent l’addition.
Culpabilisation
Hormis la mort économique qui se profile, la recherche d’un coupable, fomente dans les esprits paranoïaques. De plus en plus, les jeunes sont désignés comme la source du mal, les vecteurs, les messagers, voire les complices du virus qu’ils propagent perfidement en se retrouvant pour honorer la vie, fêter de façon normale le bonheur d’être ensemble, de vivre, de se rencontrer, de partager et de communiquer, même de communier. Leur enjouement est vu d’un mauvais œil par ceux qui ont oublié qu’ils ont été jeunes, tous les vieux cons avant l’heure. Comment auraient-ils vécu les restrictions qui menacent les jeunes aujourd’hui ? Les jeunes, c’est mal ; ils sont coupables de leur vitalité. L’anti-jeunisme pointe insidieusement le bout de son nez et le corona révèle davantage l’intolérance sous toutes ses formes ainsi que la médiocrité de ceux qui ont raté leur vie.
TRISTAN-FRÉDÉRIC MOIR – 13 octobre 2020