Avant sa transformation, la chenille est un parasite. Elle représente une forme de vie inachevée, sans intelligence autre que celle de son ventre, qui vit aux dépends de son entourage. Elle n’entre pas dans la chaîne alimentaire d’autres espèces. Elle nuit à l’écosystème.

Il n’y a pas de notion d’échange dans l’image de la chenille. Elle symbolise un aspect de la personnalité qui refuse toutes transformations, qui refuse de grandir et de devenir responsable. La chenille peut représenter un enfant qui refusent d’évoluer naturellement et qui reste accroché à sa mère. Il la vide de son énergie. Le désir normal de tous les enfants, est de grandir, de devenir adulte pour pouvoir un jour voler de leurs propres ailes, à l’image du papillon.

Refus de grandir, égoïsme, actions négatives.

Le papillon est issu d’une transformation, celle de la chenille qui soudain s’immobilise sous la forme d’une chrysalide. Les aspects négatifs de la chenille disparaissent après cette incubation. Le rêveur échappe alors à la pesanteur pour s’ouvrir à une autre vie. C’est un très beau symbole. Il nous situe après cette transformation, dans la réalisation de notre être intérieur. Le papillon évoque une force ascensionnelle, celle des énergies de la terre qui s’élèvent vers le ciel. L’esprit se libère de la matière sans la rejeter mais sans être soumis à elle ; il la domine. Les nombreuses couleurs de ses ailes ajoutent une lecture supplémentaire à l’interprétation des rêves où il est présent.

Le papillon est aussi l’image en miroir des fleurs qu’il butine. Si celles-ci sont un symbole féminin et terrestre, le papillon est masculin et céleste. Quand ces deux symboles sont en présence, c’est l’image d’une harmonie parfaite.

Transformation, évolution achevée, principe spirituel masculin, harmonie.

Le rêve n’est pas soumis à des règles aussi rigides que celles de la réalité. Ici tout se transforme, évolue instantanément. Les transformations les plus surprenantes s’opèrent à notre insu. Le rêve raconte en peu de temps une histoire très longue. C’est l’histoire du rêveur, des épisodes de sa vie qui sont relatés d’une manière codée avec un minimum de moyens.

Cette impression de sauter du coq à l’âne n’est toujours illogique. Un symbole succède rapidement à un autre sans lien apparent. Mais ils ne sont pas choisis au hasard. C’est au rêveur lui-même de faire le lien entre toutes ces transformations quand il possède le sens de chaque image. Ce sont ses propres transformations qui lui apparaissent. Il est passé de l’oeuf à la poule, de la chenille au papillon. Les jardins de son enfance sont devenus des terres désertiques ou des citées bétonnées. C’est la pensée et le regard qui se sont transformés.